"Gynécée" est un court-métrage, écrit par Laurie Bost qui le réalise aux côtés de Sébastien Savigne. Il est produit
par Marion Lebastard (Humanoïdes Incognito).
Durant onze jours, une équipe de tournage a investi une maison familiale, un ancien presbytère, à Joiselle (51)
en début du mois d'Août 2013. Un travail laborieux qui s'est fait en huis clos.
En cours de montage, ce court-métrage sera présenté au public en début d'été 2014.
Il faut dire aussi que onze jours de tournage en huis clos
dans une grande maison un peu bucolique ne permettent pas de penser à grand-chose d'autre. « Quand on se retrouve dans
cet endroit, ça efface tout le reste », lance Laurie. Pour Laurie Bost et Sébastien Savine, la maison est un personnage
à part entière. Mais comme tout personnage, c'est sur la profondeur, et non la beauté, qu'ils ont choisi de jouer.
« Elle était un peu trop belle, notre film n'est pas un film très bucolique ou romantique puisque c'est sur des relations
familiales difficiles. Mais du coup, ça fait un contrepoids intéressant », confie Sébastien. Ancien presbytère, la bâtisse
recèle d'alcôves sur lesquels les réalisateurs et la décoratrice ont su jouer pour marquer leur propos. « La grand-mère est malade
car elle subit une descente d'organes, tandis que la plus jeune est enceinte », explique Laurie. C'est l'idée d'un espace qui
se vide et d'un autre qui se remplit : les pièces sont donc épurées et les alcôves vidées à l'exception d'un objet. Laurie Bost
a cherché à travailler l'espace dans l'espace, aidée par Anna Jacob. « Les espaces ont été épurés pour que le corps prenne son ampleur »,
explique la chef décoratrice. Laissant ainsi la place pour les trois personnages : Cécile, la plus jeune, Géraldine, la maman, et Aguie,
la grand-mère (seule avec celui qui jouait le grand-père à être non-comédienne). Une histoire de famille donc, réalisée par une équipe
de tous âges, intergénérationnelle.
Un tournage au goût de souvenirs et de famille.
( extrait de l'article paru dans "L'Union" le 14/08/2013).
Nous avons depuis longtemps l’idée d’écrire un film sur une famille de femmes.
Nous voulions choisir un moment de leur existence qui soit un pivot et qu’on puisse y déchiffrer le poids de leur
passé commun. Le film fige les personnages dans une sorte de « hors-temps » au milieu des enjeux de succession et
d’intimité. C’est l’idée du titre. Le « gynécée » étant la partie allouée aux femmes dans les maisons grecques et
romaines. C’est un lieu des secrets.
L’histoire trouve son impulsion dans un des personnages qui a une envie plus forte
que les autres de se sortir du schéma familial. C’est donc CECILE, qui porte cette responsabilité. Nous ne voulons
pas en faire une caricature de l’adolescente paumée mais plutôt une jeune femme qui baigne entre deux eaux et ne
sait plus vraiment comment se définir.
Ce que nous aimons avec la famille, c’est que les membres qui la composent se devancent,
se connaissent si bien qu’ils utilisent des procédés récurrents pour se mettre en faiblesse quand c’est nécessaire.
Nous voulons montrer des scènes du quotidien entre Cécile et sa mère où les tensions sont ouvertes et se dévoilent
librement. Nous aimerions que ces scènes parfois un peu hystériques puissent être teintées d’un peu d’humour.
Le défi serait de parvenir à trouver une justesse entre cette parole violente qu’elles utilisent pour s’atteindre
et les non-dits, les angoisses et les refoulements qui résident en-deçà de cette profusion des mots.
C’est dans la maison des grands-parents, que nous imaginons comme une maison des souvenirs,
que la révolte de Cécile résonne, parce qu’elle fait écho à sa mère et à sa grand-mère à un moment donné de leur
existence. Le plus passionnant pour nous sera de diriger les comédiens dans ce huis-clos. Faire un film à travers
le regard de Cécile qui pour lutter contre ses peurs va se confronter à sa famille et décider qui elle veut être.
Sébastien Savigne / Laurie Bost.
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